lundi 13 juin 2016

Le Sénégal est un pays où les musulmans représentent près de 95% de la
population qui compte environ 14 millions d’habitants. Les Sénégalais sont
très attachés aux valeurs religieuses et aux recommandations du Coran, le
livre saint des musulmans. Le Ramadan, l’un des cinq piliers de l’islam, est
très suivi en ses débuts du mardi 7 juin 2016. Quelques personnes sont
interrogées pour donner leurs impressions relatives à ce mois béni.
Les Sénégalais ont commencé le ramadan ce mardi 7 juin 2016. Cet évènement est
accueilli par les populations de façon différente. Certains considèrent que le
Ramadan est un moment idéal de partage et de solidarité entre musulmans. D’autres
par contre estiment que c’est l’occasion pour mieux consolider sa foi envers Dieu.
Awa Ndiaye, habitant à Pikine Icotaf et âgée de 35 ans, pense que «le ramadan est
un mois sacré qui permet de mieux vivre sa religion et ce qui me frappe le plus c’est
que pendant cette période les Sénégalais deviennent meilleurs sur tous les aspects
de la vie sociale». Quant à son mari Souleymane Diop la quarantaine, certifie que le
mois de Ramadan «est une belle période de promotion des bienfaits car le plus petit
bon acte est multiplié». Il poursuit «pendant ce mois béni des rencontres religieuses
sont organisées afin d’aborder des thèmes qui touchent directement notre société».
Des réunions publiques sont également tenues par les Oulémas en vue de planifier
les programmes des conférences et des cours qui seront donnés gratuitement durant
tout au long de ce mois. Selon le jeune étudiant Amadou Diouf «les Sénégalais
respectent, en général, le mois de Ramadan. Je constate que pendant cette période
les gens, surtout nous les jeunes, qui s’adonnent à la perversion, à la turpitude et au
péché cessent tout, en guise de respect pour ce mois». Selon toujours Amadou «S’il
arrive qu’il y ait des personnes qui manquent au respect du caractère sacré de ce
mois -et ceci arrive rarement- elles sont désapprouvées par la majorité des
Sénégalais».
La jeunesse sénégalaise s’efforce pendant ce temps, d’après la jeune Soda Hanne,
«d’accomplir des actes de dévotion et d’obéissance, d’assister à des cours de
science religieuse qui sont très répandues dans les mosquées, les daaras et souvent
dans les lieux publics». A son frère Seydina Hanne d’en rajouter «beaucoup d’entre
eux ne connaissent ni le temps libre, ni les divertissements. Ils passent pratiquement
toute la journée à prier ou à égrener le chapelet en invoquant la Toute-Puissance».
L’autre aspect du mois de Ramadan c’est son caractère thérapeutique. Selon Ibra
Bakhoum, médecin-diététicien à l’hôpital Jean II de Pikine, «le corps humain est
envahi par de nombreuses substances nocives et toxiques qui s’accumulent dans
ses tissus. La majorité de ces substances se trouve dans la nourriture». De plus,
pour ce dernier, «les moyens technologiques sont intervenus pour améliorer les
aliments et inciter les individus à les consommer abusivement. Alors, l’utilité du jeûne
chez le musulman est avant tout médicale». Son collègue, Moussa Fall, emprunte la
même logique. Ce dernier estime «le jeûne permet de s’abstenir, de consommer les
aliments surtout gras». «Le Ramadan est aussi un moment de grosses dépenses»,
selon certaines personnes rencontrées. Fatim Samb soutient que «pendant cette
période les dépenses quotidiennes sont doublées et deviennent un véritable cassetête
pour les parents». C’est ce qui explique d’ailleurs le fait que «les repas servis
pendant le dîner sont différents d’une maison à une autre. Chaque famille prépare le
repas selon la bourse financière dont elle dispose».
L’une des habitudes typique du peuple sénégalais pendant ce mois est que les uns
et les autres s’empressent de se faire des invocations mutuelles implorant bien,
rectitude et pardon. Pour Abdoul Kane, l’imam de la mosquée de son quartier à Cité
Serigne Mansour, une autre chose très marquante «c’est le grand nombre de
conférences religieuses organisées. Dans les quartiers, par exemple le mien,
quelques associations organisent des débats et des manifestations religieuses qui
sont faites quotidiennement alors que d’autres sont organisées deux fois par
semaine». Dans les mosquées, il est organisé traditionnellement des «Tafsir»
(enseignement et traduction du Coran), conformément aux recommandations du
Prophète Mouhamet (PSL), pour permettre au mieux «aux musulmans une meilleure
compréhension et surtout le sens profond du Ramadan». Les prières sont souvent
accomplies dans les mosquées pendant toute cette «longue» période. Tout le monde
y prenne part, y compris les femmes et les jeunes filles. Maguette Gueye qui vient de
souffler sa dix-septième bougie, nous confie «pour être sincère, je ne prie pas ou si
je le fais c’est à la maison. Mais pendant le Ramadan, comme toutes mes amies je
viens prier à la mosquée».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire