mardi 28 juin 2016

Le O3 Avril 2016 le monde de la finance, politique, sportif et culturel a retenu son souffle après la révélation de la plus grande évasion fiscale que le monde n’ait jamais connu appelé les « PANAMA PAPERS ». Inspiré de la fuite de données de l’armée américaine relative à la guerre au Vietnam dénommée «THE PENTAGONE PAPERS » dossiers secrets de 7.000 pages révélés au public en 1971 par le New-York Times et une dizaine d’autres journaux américains.     Cependant pour mieux comprendre ce que c’est les « panama papers » ?,nous allons essayer de la définir au point suivant.
I) Qu’est-ce que les « panama papers » ?
Les Panama Papers (« documents panaméens » en français) désignent la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant des informations sur plus de 214 000 sociétés offshore ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés. Parmi eux se trouvent des hommes politiques, des milliardaires, des sportifs de haut niveau ou des célébrités. Les chefs d’État ou de gouvernement de six pays — l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Émirats arabes unis, l'Islande, le Royaume-Uni et l'Ukraine — sont directement incriminés par ces révélations, tout comme des membres de leurs gouvernements, et des proches et des associés de chefs de gouvernements de plus de 40 autres pays, tels que l'Afrique du Sud, la Chine, la Corée du Sud, le Brésil, la France, l'Inde, la Malaisie, le Mexique, le Pakistan, la Russie et la Syrie.
Le nom de Panama Papers est une référence aux Pentagone papers de la guerre au Vietnam, nom donné au dossier secret de 7 000 pages révélé au public en 1971 par le New York Times et une quinzaine d'autres journaux américains.
Les documents fournis par un lanceur d'alerte anonyme et non rémunéré (connu seulement sous le pseudonyme de John Doe) remontent aux années 1970 et vont jusqu'à fin 2015, représentant un total de 2,6 téraoctets de données. Initialement envoyées au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung en 2015, les données ont rapidement été partagées avec les rédactions de media dans plus de 80 pays par l'intermédiaire de l'International Consortium of Investigative Journalists(ICIJ) basé à Washington. Les premiers articles sont publiés le 3 avril 2016, accompagnés de 149 documents. D'autres révélations suivront les publications initiales, l'intégralité des sociétés mentionnées par les documents devant être dévoilée d'ici mai 2016.
Ces documents concernent des sociétés extraterritoriales — dites offshore — que la firme Mossack Fonseca a aidé à créer, ou avec qui ses clients ont été en contact. Si dans la législation de la plupart des pays, les sociétés offshore ne sont pas illégales en elles-mêmes, c'est leur usage comme sociétés-écran dans l'évasion fiscale ou le blanchiment d'argent qui l'est.
II) Les auteurs de la révélation du scandale et son contenu
·         Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
·         Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
·         Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.
A quels documents « Le Monde » a-t-il eu accès ?
Comme tous les médias partenaires du Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), Le Monde a eu accès à un peu plus de 11,4 millions de documents, pour un total de plus de 2,6 téraoctets de données. Soit plusieurs décennies de lecture jour et nuit si l’on veut aller d’un bout à l’autre de la base de données – sans compter la complexité de certains dossiers.
La première partie des documents constitue un registre des 214 488 structures offshore créées ou administrées par le groupe Mossack Fonseca entre sa création en 1977 et la fin de l’année 2015. Un registre qui pourrait être public, si le cabinet d’affaires n’était pas abrité dans des paradis fiscaux. Comme dans un document issu du registre du commerce en France, on y retrouve les dates importantes de la structure (création, dissolution), l’identité de l’intermédiaire financier qui est intervenu (banque, avocat fiscaliste) et les noms des actionnaires et administrateurs de la société – qui sont souvent des prête-noms.
A chaque société est également attachée une série de documents sous divers formats (PDF, images, documents Word, présentations Powerpoint, tableurs et même fichiers audio) qui renseignent parfois sur son activité et ses bénéficiaires réels.
Mais l’essentiel de la richesse de la base de données vient d’e-mails et de courriers scannés qui retracent le fonctionnement quotidien du groupe Mossack Fonseca. On y retrouve aussi bien des correspondances internes entre les employés du groupe que les communications avec leurs clients, qui en disent souvent bien plus que les documents administratifs.
Si l’immense majorité des documents sont en anglais (mondialisation des paradis fiscaux oblige), certains sont en français, en espagnol, en chinois et en russe.
Que sait-on de la source des « Panama papers » ?
Le « leak » qui a mis au jour le scandale des « Panama papers » a permis la fuite de millions de documents et données de la firme panaméenne Mossack Fonseca. Elle provient d’une source qui a remis gracieusement au Süddeutsche Zeitung les fichiers de la firme spécialisée dans le montage de sociétés offshore. Pour le protéger, l’identité du lanceur d’alerte n’a pas été divulguée aux médias partenaires du Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) qui ont travaillé sur l’enquête.
L’authenticité des fichiers a toutefois pu être vérifiée à deux reprises, par la Süddeutsche Zeitung et par Le Monde. Plusieurs fractions de ce « leak », parcellaires et plus anciennes, avaient été vendues aux autorités fiscales allemandes, américaines et britanniques au cours des dernières années, une procédure qui est devenue relativement habituelle, notamment en Allemagne. La France fait ainsi partie des pays qui se sont vus proposer l’achat d’une partie des « Panama papers ». Outre-Rhin, les investigations sur la base de ces documents ont donné lieu à une série de perquisitions en février 2015 contre des banques allemandes soupçonnées de complicités de blanchiment et de fraude fiscale. La Commerzbank, deuxième établissement bancaire d’Allemagne, a accepté en octobre 2015 de payer 17 millions d’euros d’amende pour avoir aidé certains de ses clients à frauder le fisc avec l’aide de sociétés enregistrées par Mossack Fonseca.
Comment « Le Monde » a-t-il effectué ses recherches ?
La technologie a rendu possible l’exploration de cette masse immense de données. L’ICIJ a mis à la disposition du journal des outils performants pour effectuer des recherches dans les « Panama papers » (y compris les documents scannés, grâce à un système de reconnaissance textuelle). Un moteur de recherche les a permis de naviguer plus facilement au sein des données, en partant d’un nom, d’une société ou d’une expression.
Pour faire face à une telle base de données, il existe deux types d’approche. La première est lancer une recherche à partir de termes qui peuvent permettre de tirer un premier fil. Par exemple, on regarde ce que met au jour le terme « passeport français », en espérant que la recherche pointe vers un nom connu, vers une société, vers une piste potentielle. On peut aussi rechercher des termes du jargon de Mossack Fonseca, comme « PEP » (« personne politiquement exposée »), « UBO » (« bénéficiaire économique ultime ») ou encore « Due Diligence » (vérification de l’identité du client).
La seconde approche, plus méthodique, requiert de créer des listes en amont. Plutôt que de rechercher « parlementaire français », il s’agit de récupérer la liste complète des parlementaires français, sur les sites de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Parlement européen, et de lancer une recherche systématique grâce aux outils mis en place par l’ICIJ.
Ainsi, outre une recherche méthodique sur les parlementaires français et européens, la rédaction du journal « le monde » a épluché la liste Challenges des 500 Français les plus riches (et son corollaire à l’international, la liste Forbes), les organigrammes des principaux partis politiques français, la liste des ministres français depuis les années 1980, les administrateurs du CAC 40, les personnalités préférées des Français, les personnes citées dans des affaires politico-judiciaires depuis 2000, les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier ou encore les joueurs de l’équipe de France de football. Sans oublier les noms des actionnaires du Monde, qui ont été inclus dans ces recherches.
Quand un nom ou un thème présentait de l’intérêt en apparaissant dans la base de données, il a encore fallu s’atteler à décrypter toute la correspondance afférente à la coquille offshore visée. Quand une même personne détient cinq sociétés différentes dans autant de juridictions pour créer des montages financiers complexes, le temps de recherche et d’analyse pour comprendre les tenants et les aboutissants est exponentiel.
III) Contexte de la révélation du scandale financier d’évasion fiscale à dimension planétaire
Mossack Fonseca est un cabinet d'avocats panaméens créé en 1986. Il résulte de la fusion du cabinet fondé en 1977 par Jürgen Mossack et de celui de Ramón Fonseca Mora. Les services offerts par la firme incluent la création de sociétés dans des juridictions extraterritoriales (offshore), la gestion de ces sociétés et une multitude de services liés à la gestion des grandes fortunes. La firme compte plus de 500 employés répartis dans plus de 40 bureaux autour du monde. Elle a eu pour clients plus de 300 000 entreprises, la plupart étant déclarées au Royaume-Uni ou dans les paradis fiscaux britanniques.
Le cabinet travaille avec les institutions bancaires les plus importantes du monde, comme la Deutsche BankHSBC, la Société générale, le Crédit suisseUBS et Commerzbank. Avant la fuite des Panama Papers, Mossack Fonseca était décrite par plusieurs médias comme une société « extrêmement discrète [sur ses activités]», « leader de la finance offshore au Panama13 » et « 4e plus grosse firme de droit offshore du monde». Un article de Australian Broadcasting Corporation explique :
« Utilisant un système complexe de sociétés écran et de trusts fiduciaires, les services de Mossack Fonseca permettent à ses clients d'opérer derrière un mur de secret presque impénétrable. Son succès repose sur un gigantesque réseau de comptables et de banques prestigieuses qui embauchent la firme pour gérer les finances de leurs clients les plus fortunés. Les banques sont les principaux moteurs derrière la création de sociétés difficiles à tracer basées
dans les paradis fiscaux.
L'essentiel du travail du cabinet est légal et anodin. Mais pour la première fois, la fuite nous emmène au cœur de son fonctionnement intrinsèque et nous offre un aperçu rare sur des opérations offrant à ses clients véreux une grande liberté de manœuvre »
IV) Les perspectives des « panama papers »

L’analyse des millions de documents issus de la firme panaméenne Mossack Fonseca mettant au jour l’ampleur de l’évasion et de la fraude fiscale, n’a pas seulement créé une onde de choc internationale. Elle a aussi confirmé l’entrée du journal dans la mondialisation et la collaboration transfrontalière entre rédactions. Tout dans « panama papers »appelle les superlatifs. Plus grande fuite de l’histoire du journalisme(2,6 téraoctet de données ou 2600 G.O, soit plus de 11.5 millions de documents accumulés, 1000 fois plus que les « câbles diplomatiques » révélés par Wikileaks, c’est aussi le scoop par le plus grand nombre de journalistes « 370, issus de 109 médias, dont une vingtaine au Monde ».Qui ont travaillé secrètement pendant presque 1 an de juin 2015 à Avril 2016. A rebours de l’investigation classique, l’I.C.I.J a bâti un réseau planétaire qui dépasse la concurrence parfois féroce que se livrent les organes de presse. Avec les « panama papers » le consortium l’international a su créer une « news room » mondiale portée par un intérêt commun plus soucieux du succès collectif que de l’échappée individuelle. C’est ainsi 370 journalistes ont pu garder le secret pendant tout l’enquête, sans être tentés de briser l’embargo, fixé au dimanche 03 Avril 2016 dans la soirée. Il en a résulté une formidable caisse de résonance tant de scoop a été divulgué, repris comme en échos par une centaine de médias étrangers. Partages, confiance et confidentialité : ces à ces trois conditions, associées à des mois d’enquêtes acharnés qu’a pu naître le succès des « panama papers ». L’opération a créée l’événement dans la communauté journalistique mondiale, en démontrant les effets vertueux d’une démarche concurrentielle. Pour un métier qui se réinvente sans cesse au contact des nouvelles technologies, ce « journalisme de partage » ouvre des perspectives inédites. Au-delà des « leaks », cette approche pourrait encourager d’autres types d’échanges et de mise en commun de données au profit de l’information. Portée par le « big data », la révolution du journalisme collaboratif n’en est sans doute qu’à ses tout débuts. 

samedi 25 juin 2016

                                  

                                

P
lus de 14 siècles après sa naissance dans la péninsule arabique, l’Islam est devenu la  religion qui suscite le plus de controverse dans le monde entier. Cet état de fait est la conséquence des nombreuses interprétations auxquelles cette religion est soumise. Voilà donc un prétexte qui justifie amplement l’intérêt particulier que présente l’étude de l’histoire des différents courants qui constituent l’Islam.
Parmi ces tendances, le soufisme. Il retient singulièrement l’attention par son coté mystique et philosophique. Décrié et déprécié  par certains gens de la voie, le soufisme reste toutefois ignoré du grand nombre qui ne saisit pas assez sa quintessence : la <<haqiha>>.
Le soufisme a une histoire et une trajectoire qui l’amène jusqu’en Afrique noire où il compte bon nombre de ses adeptes. De l’Egypte au Soudan en passant par le Nigéria, le soufisme ou l’islam confrérique s’est étendu en Afrique par le biais de confréries comme la Tidjania, la Qadriya, La Karkaria, la Mouridiyya... Au Sénégal, la majeure partie de la communauté musulmane (94% de la population) est affiliée à ces différentes confréries. Assez méconnu mais très bien suivi, le soufisme à travers les confréries occupe une place importante dans la vie socio-politique des sénégalais.

                           

I/ Le Soufisme, courant de L’Islam sunnite
A l’instar de toutes les religions révélées, l’Islam connait des divergences d’interprétation survenu après la disparition du Prophète Mouhamed(Psl) en 632 sur le calendrier Grégorien. Deux principaux courants se revendiquent aujourd’hui de l’Islam authentique : le Chiisme et le Sunnisme.
Après le rappel à Dieu du prophète, le problème de sa succession s’était posé. Pour les chiites, le Khalifa revenait d’office à Ali gendre et cousin du prophète tandis que pour les sunnites qui étaient plus nombreux, il fallait faire valoir le droit d’ainesse  qui allait consacrer Aboubakr comme 1er khalife de l’Islam. Les chiites se disent donc suivre la lignée du prophète qui est sacrée au moment où les sunnites se consacrent à perpétuer la tradition prophétique appelée souna. 
Au sein maintenant de l’islam sunnite, on retrouve entre autres orientations le salafisme et le Soufisme.
Le Soufisme se définit comme un ésotérisme mystique qui se base sur deux piliers fondamentaux : la charia (loi islamique) et la haqiha (vérité intérieure). Mais ce qui fait la particularité du Soufisme c’est la haqiha. Elle est une quête de rapprochement de Dieu. Islam, Imane et Ikhsan sont les trois degrés de la religion. Et à propos de Ikhsan (bienfaisance) qui est le cœur du soufisme, un hadith rapporte que l’Ange Gabriel a enseigné au prophète Mouhamed(Psl) l’Ikhsan en ces termes « …c’est que tu adores Dieu comme si tu Le voyais, car certes si tu ne Le vois pas, Lui te voit».  Le grand maitre Imam Malik ajoute à ce sujet <<Celui qui étudie la jurisprudence (tafaqaha) et n'étudie pas le soufisme (tasawwuf) est un pervers (fâsiq); et celui qui étudie le soufisme et n'étudie pas la jurisprudence est un hérétique (zindîq); celui qui allie les deux, atteint la vérité ou est le parfait réalisé (tahaqqaqa)>>. Cette assertion venant d’un éminent maitre a certainement titillé la curiosité intellectuelle de beaucoup de musulmans. La quête de la perfection par la connaissance a poussé bon nombre de précurseurs à emprunter ce sentier mystique.

II/ La Gnose par le Soufisme
Le prophète Mouhamed (Psl) dans un hadith a dit << quiconque se connait soi-même, connait son Seigneur>>. Et dans la religion musulmane, le Soufisme est la branche qui s’intéresse le plus à l’intimité l’être ou la proximité qu’il doit y avoir entre le serviteur et son Seigneur. Dans un hadith divin dans lequel Allah (Swt) dit<< Connaissez-moi avant de m’adorer, car si vous ne me connaissez pas comment allez-vous m’adorer ?>>. Voilà donc deux hadith qui justifient pleinement la nécessité du soufisme ou d’un quelconque moyen susceptible de d’éclairer la lanterne du croyant musulman. Le seul but du soufisme est donc d’amener le moutaçawif (aspirant) à la connaissance de Dieu qui passe par soi-même. Cette connaissance devrait amener l’aspirant au plus degré de la Tawhid qui consiste à adorer Dieu exclusivement <<… Quiconque, donc, espéré rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur>> Surate18, verset110.
Toutefois, le Soufisme est une voie assez difficile à suivre. L’aspirant à la connaissance suprême appelée gnose est tenu de se mettre sous la tutelle d’une personne apte à lui indiquer la voie adéquate. L’endurance, la sobriété, l’abnégation sont les qualités indispensables à l’acquisition de cette connaissance. Car la Tarbiya (éducation spirituelle) met en épreuve l’aspirant en le privant de toute cho…se qui pourrait l’orienter dans le mauvais chemin. Il s’agit donc d’interrompre toutes les attaches terrestres par le Zikr ou invocations permanentes des noms divins auquel s’ajoute la méditation sur le Seigneur, sa toute-puissance mais surtout sur soi-même. Ceux qui sont déjà passé par cette voie (Tarbiya) sont appelés les initiés, les gnostiques.
Les gnostiques ont la particularité d’être souvent stigmatisés pour ne pas dire craints par les non-initiés. Cette marginalisation est due aux propos qu’ils tiennent lorsqu’ils sont dans un état de fusion de l’âme dans l’Unicité de Dieu. Cet état appelé Fana’a fi lah (extinction en Allah) qui généralement ne dure pas longtemps est le passage obligé pour traverser par tout soufi digne de ce nom. C’est dans cette situation que le grand maitre Mansur al-Hallaj avait dit <<ana AL-haqq>> ou << je suis la Vérité(Dieu) >>. C’est à cause de ces propos qu’il a été condamné à mort et exécuté par ses frères musulmans qui l’on jugé avec la charia or dans la Haqiha, ce genre de discours extatique est connu et admis.
Apres l’extinction dans le divin, le désormais gnostique acquiert la connaissance qui le lie intrinsèquement à son Seigneur. Ce savoir et appelé Mahrifatu bilahi et la personne qui le possède est appelé Arif bilahi. L’apaisement ou baqa’a est l’état qui vient après la Fana’a. Ce ‘’retour sur terre’’ permet à l’initié de pouvoir vivre harmonieusement avec ses semblables tout en étant très diffèrent d’eux.

III/ Le Soufisme au Sénégal
Malgré le poids de l’islam confrérique dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, le soufisme est très méconnu au Sénégal. Et pourtant les plus grandes rencontres religieuses du pays à savoir le Grand magal de Touba et le Gamou de Tivaouane se tiennent dans des localités rendues populaires par de grands maitres soufis comme Cheikh Ahmadou Bamba et El-Hadj Malick SY.
La majeure partie des musulmans de ce pays sont des adeptes du Mouridisme et de la Tidjania. Deux confréries qui sont fortement encrées dans le soufisme pur dès les origines.
Le cas du Mouridisme : Le terme « mouride » dériverait du verbe Irâda, puis de murīd qui signifient respectivement « la volonté » et « celui qui veut », « celui qui aspire à », sous-entendu en quête de l'agrément de Dieu (Mouridulahi). Cette confrérie fondée par Cheikh Ahmadou Bamba à fait parlé d’elle dans tout le pays notamment avec le disciple Cheikh Ibrahima Fall. Ce dernier a révélé une grande connotation soufie dans le Mouridisme. Par sa haute station, il avait délaissé la prière et le jeûne pour se consacrer uniquement au Zikr qui est l’élément de base du Soufisme. Cheikh Ibrahima qui est désigné par cheikh Ahmadou Bamba comme le chemin qui mène à la gnose (babul mouridina), est très connu, mais pas suivi où alors mal suivi. La plupart des disciples mourides aujourd’hui suit cette confrérie tout en ignorant de ses fondements soufis qui expliquent son nom (Mouridiyya ou voie qui mène à Dieu). C’est devenu comme une tendance que d’être mouride. Artistes, lutteur, citoyens lambda nombreux sont ceux qui se revendiquent de cette confrérie.
Cependant une partie de cette confrérie semble toujours rester dans les fondements soufis du Mouridisme. C’est un petit nombre  avec comme tête de fil Cheikh Moussa Cissé qui est un disciple mouride. Les discours que tiennent les disciples de Cheikh Moussa Cissé sont très proches de ceux des premiers mourides. Ils sont appelés Yalla-yalla (Allah-Allah)  parce qu’ils ne parlent que de la connaissance de Dieu (Mahrifa) et à la fusion de l’être dans l’unicité divin. Et à l’instar des premiers soufis, ils parlent souvent de choses qui ne tombent pas sous le sens, par conséquent, ils sont stigmatisés et repoussés. Et naturellement ils sont très attachés au Zikr et à la méditation. Ils font la Tarbiya comme indiqué plus haut et appellent à la gnose.
A l’instar de la confrérie Mouride, la Tidjania au Sénégal souffre du même mal. Des millions de gens se disent disciples tidjane or ils ignorent l’aspect mystique qui est à la base de cet ordre religieux. Toutefois, une partie de cette communauté appelle elle aussi à la connaissance de Dieu (Mahrifa) : cette frange à pour maitre Cheikh Ibrahim Niass. Ce grand maitre de la Tidjania est bien connu au-delà des frontières du Sénégal. Ses disciples ont un discours à forte teneur d’ésotérisme et ils sont mieux acceptés dans la société sénégalaise contrairement aux Yalla-yalla.
Voici donc la situation du soufisme au Sénégal. Une voie qui à travers les confréries compte des millions d’adeptes toutefois, elle est ignorée dans ses principes et ses fondements par le plus grand nombre.

IV/ Soufisme et extrémisme religieux

Le soufisme est défini par les plus éminents maitres soufis comme Amour. L’Imam Al-Ghazali a dit à ce sujet  « Aimer Dieu est l’ultime but des stations spirituelles et le plus haut sommet des rangs de noblesse. Il n’est de station au-delà de celle de l’amour qui n’en soit un fruit et un corollaire ». Ainsi, la violence se trouve-t-elle exclu du champ de l’ésotérisme. Le grand maitre  Ibn Arabi ajoute « Sache que la station spirituelle de l’amour est une station très insigne, et que l’amour est à l’origine de l’existence ». Dès lors, le soufisme s’inscrit en faux contre le terrorisme au nom d’Allah.  On remarque au Sénégal que la question de la radicalisation ne se pose pas comme au Nigéria. Cela est dû à la prépondérance des confréries soufies dans toute l’étendue du pays. Bien que le Soufisme soit  mal connu en tant que ésotérisme et quête de la gnose, il constitue un bouclier indispensable à la stabilité confessionnelle au Sénégal. L’islamologue Bakary Samb a dit à ce propos << Au Sénégal, les confréries soufies restent encore un rempart contre l’extrémisme violent. >>.  
Cependant il est recommandé de faire mieux connaitre le Soufisme aux disciples des différentes confréries au Sénégal. Le radicalisme doit être combattu  par l’éducation et non par les armes. Il faut rendre accessible la pensée soufi qui est parfois confiné dans un langage plus ou moins fermé.  
Pour finir, un poème extatique de l’Emir Abd El-Kader qui témoigne du mysticisme soufi et du haut degré de Tawhid (culte exclusif d’Allah) des Soufis.

Je suis Dieu, je suis créature
Je suis Dieu, je suis créature; je suis Seigneur, je suis serviteur
Je suis le Trône et la natte qu'on piétine; je suis l'enfer et je suis l'éternité bien heureuse
Je suis l'eau, je suis le feu; je suis l'air et la terre
Je suis le "combien" et le "comment"; je suis la présence et l'absence
Je suis l'essence et l'attribut; je suis la proximité et l'éloignement
Tout être est mon être; je suis le Seul, je suis l'Unique.












De nos jours on constate l’émergence du journalisme citoyen. Ce, allant même jusqu’à damer  le pion, dans une certaine mesure, le journalisme traditionnel, appelé également journalisme professionnel. Le journalisme citoyen est un aspect particulier du media citoyen qui est l’utilisation des outils de communication, notamment ceux apportés par Internet (site web, blog, forum etc…), par des millions de particuliers dans le monde comme moyens de création, d'expression, de documentation et d'information.
Qu’est-ce que le journalisme citoyen ? Qui en sont les acteurs ? Comment procèdent-ils ?  Relations entre journalisme citoyen et journalisme professionnel ?  Quelles sont les forces et les faiblesses du journalisme citoyen ? Les réponses à ces questions constitueront essentiellement la quintessence même de notre exposé.

I)                  LE JOURNALISME CITOYEN, C’EST QUOI ?
‘’Il s’agit de gens ordinaires qui sont témoins de choses extraordinaires et qui les partagent’’, dit LEONARD BRODY, fondateur de NowPublic, un site participatif basé à Vancouver. Egalement appelé journalisme participatif, le journalisme citoyen c’est l’action de rapporter, d’expliquer, d’analyser ou commenter une information par un citoyen ordinaire. Il est aussi selon Frank Rebillard (Enseignant à l’Institut de la Communication et des Médias (UFR Arts et Médias – Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)  ’’ l’intervention de non-professionnels du journalisme dans la production et la diffusion d'informations d'actualité sur l'Internet.’’ (Rebillard, 2008: 354).
Dans son ouvrage sur l'Histoire sociale des technologies numériques, Mondoux (professeur de l’École des médias à la Faculté de communication de l’UQÀM) dit : 
‘’Ainsi, depuis 2003-2004, s'impose graduellement la notion de citoyen-reporter, c'est-à-
Dire ces individus affranchis des médias institutionnels (le quatrième pouvoir) et
« Libres » de rapporter les faits « réels » à titre de témoins directs. [ ... ] Le public est
Invité à soumettre ses commentaires, images et clips vidéo et ainsi à devenir partie
Prenante de la production journalistique traditionnelle’’ (Mondoux, 2011 : 189).

II)              AVENEMENT, CARACTERISTIQUES ET FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DU JOURNALISME CITOYEN
L’essor des technologies et leur démocratisation ont favorisé l’avènement du journalisme citoyen. Il y a également le fait que de plus en plus de gens sont munis d’appareils mobiles qui leur permettent de prendre des photos et vidéos lorsqu’ils sont témoins d’évènements. Il faut non seulement pour le citoyen trouver des informations mais aussi trouver une plate-forme (les sites web, les blogs, les forums par exemple) pour véhiculer son information  et sur ce point le développement du Web, et notamment de plates-formes de publication faciles d'usage, ont accéléré la tendance et permis l'apparition de nombreux sites Web donnant la parole à des citoyens ordinaires ou des militants profitant de ce nouveau média.
 D’aucuns considèrent que l’histoire du journalisme citoyen s’est donné OhmyNews comme ancêtre. OhmyNews a été initié par Oh Yéon-ho. Lancé en février 2000 en Corée du Sud, OhmyNews est un portail web où les citoyens du monde entier peuvent soumettre leurs articles. OhmyNews est alimenté par des étudiants en passant par des mères de famille ou l’expert en environnement d’où son slogan : Chaque citoyen est un journaliste.
Par la suite il s’est développé plusieurs autres sites web de ce genre. On peut citer entre autres AgoraVox en France lancé en mai 2005, sous les auspices de la société de veille  parisienne Cybion. On peut citer entre autres sites de journalisme citoyen Blottr  basé en Grande Bretagne et créé en aout 2010. Au Canada il y a CentPapiers créé en 2006 et Digital Journal.
Par ailleurs Abraham Zapruder qui a filmé l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy avec sa caméra amateur en 1963, a été présenté comme le premier (ou l’ancêtre) des ‘’journalistes citoyens’’, dans un article de Frédérique Roussel intitulé Le journalisme citoyen á l’assaut  de l’info paru dans Libération en 2007.
Le citoyen, de plus en plus, ressent le besoin de participer à la fabrication de l’information. Egalement poussé par le besoin d’avoir des informations indépendantes, fiables, précises, diverses et appropriées nécessaires á une démocratie, le citoyen, à travers le journalisme citoyen, fait face à la concentration des medias qu’il considéré, pour la plupart du temps, comme une menace pour la liberté d’expression et les diversités des expressions.
Le journalisme citoyen pour la plupart des citoyens constitue une alternative aux médias officiels : il sert à l’intégration, il comble un vide laissé par le journalisme traditionnel, qui ne s’intéresse plus aux thèmes importants pour les citoyens ou qui montre une réalité influencée par le pouvoir.
III)            FORCES ET FAIBLESSES DU JOURNALISME CITOYEN
Bien que considéré comme révolutionnaire et une alternance, en quelque sorte, aux medias traditionnels (presse écrite, radio, télévision), le journalisme citoyen ou journalisme participatif a ses limites. Il a ses forces et ses faiblesses.
1)      FORCES :
Le journaliste citoyen traite assez souvent des sujets peu ou pas évoqués dans les grands médias.
ü  La liberté :
La liberté est l’un des avantages du journaliste citoyen. Ce dernier n’a pas à répondre aux ordres d’un Rédacteur en Chef. Le citoyen journaliste ne dépend pas d’un organe de presse. Il est libre de commenter ce que n’oserait faire un journaliste traditionnel á moins que ça soit l’éditorial.
ü  La rapidité :
Témoin d’un événement (fait), le citoyen journaliste avec son téléphone peut filmer et a la minute suivante publie sans avoir à traiter ‘’l’information’’ comme le ferait le journaliste professionnel. Pour le journaliste citoyen, quelques deux à trois phrases suffisent pour donner l’information.
ü  Gratuité, accès facile, ouverture :
Il n’est plus nécessaire de s’abonner à un journal ou une revue afin de recevoir les toutes dernières nouvelles. Les blogs, les chroniques en ligne et les médias sociaux offrent l’accès aux médias sans coûts.
ü  Nouvelles disponibles de partout au monde
Les localités ne sont plus limitées de recevoir les informations et les nouvelles de leurs régions, avec l’internet au bout des doigts il est très facile pour les gens de partout dans le monde de rester branchés sur les actualités de leurs régions ou pays d’origine ou encore de se familiariser avec les nouvelles d’ailleurs.
ü  Une grande variété de sujets suivis
Partout sur le web on peut trouver de l’information, que ce soit sur les sports, la cuisine, les politiques ou tous autres sujets qui nous intéressent. Il est possible de s’abonner à des fils d’actualités très spécifiques afin de recevoir des informations à ses sujets principalement.
ü  Tous peuvent partager leurs opinions sur les actualités
L’utilisateur est roi, ce qui veut dire qu’il nous est possible de partager nos opinions en direct sur les blogs, les fils de discussion et les sites de médias sociaux afin de faire connaitre notre opinion. Tout le monde a la possibilité de se faire entendre, il suffit de savoir où et comment le faire.
2)      FAIBLESSES :

v  La non-formation des citoyens journalistes :
Les citoyens journalistes ne sont pas formés à la collecte, au traitement et à la diffusion de l’information. Et donc ils ne maitrisent pas forcément les techniques journalistiques comme le recoupement, la triangulation.
v  Reportages fautifs
 Il est très facile pour quelqu’un d’émettre des fausses informations. Il revient à l’utilisateur de savoir comment vérifier ses informations et de s’assurer qu’elles sont véridiques.
v  Informations répétitives et mal organisées
Un autre problème très courant de nos jours est que les informations sont parfois incomplètes et répétitives. Plusieurs citoyens journalistes prennent leurs informations de sites qui ne sont pas véridiques et relaient l’information sur leurs sites, blogs ou fil d’actualités. Ceci crée des informations non seulement répétitives mais aussi mal organisées ce qui rend la tâche de trouver la vérité et les bonnes informations encore plus ardues et difficiles.
v  Les informations disponibles sont souvent biaisées
Finalement il revient au lecteur de s’assurer que les informations qu’il reçoit ne sont pas biaisées. Souvent les informations sont colorées par les expériences de vie de l’auteur et leur perspective. Il y a également le manque de crédibilité, de sources fiables.

IV)           CONCLUSION
En somme le journalisme citoyen connait un succès même s’il n’est pas exempt de défauts. On peut citer entre autres le manque d’objectivité, de crédibilité, d’impartialité. Il faut savoir aussi que ces carences sont parfois notées du côté du journalisme professionnel ou traditionnel. Les deux formes de journalisme (citoyen et professionnel) sont complémentaires et c’est au public de prendre de la hauteur, un sens de discernement…