jeudi 12 juillet 2018

MARIAGE, DIVORCE ET HERITAGE AU SENEGAL : Une méconnaissance du Code la famille pointée du doigt



    
Nogaye Ndour, image (Seneweb)
Les problèmes liés au mariage font lésion dans de nombreuses familles sénégalaises. De la dot au divorce en passant par l’héritage, presque partout, les familles sénégalaises vivent sous tensions. Cet état de fait s’explique surtout, selon Nogaye Ndour, professeur en Droit de la famille, par « une méconnaissance accrue du Code de la famille sénégalais ». Si la loi régissant le mariage au Sénégal était mieux vulgarisée, les familles auraient moins de peine à se déchirer pour « des prérogatives ou privilèges de quelque nature que ce soit car la loi a déjà tout prévu », estime-t-elle. L’acte de mariage, étant une attestation délivrée par les juges pour prouver l’existence d’un mariage, règle déjà beaucoup de « problèmes ayant pourtant longtemps décimé la société sénégalaise », se convainc la juriste.

     « Dans le présent Code de la famille, cite-elle en exemple, les futurs époux doivent impérativement faire connaître leur mariage à l’officier de l’état civil. A défaut de quoi, ils seront condamnés à payer une amende de 3 000 à 18 000 FCFA ». Cependant, cette disposition et bien d’autres d’ailleurs, sont généralement méconnues par les conjoints car, constate le professeur en Droit de la famille, « les Sénégalais se marient de plus en plus coutumièrement ». Les personnes désirant contracter un mariage « devraient être obligées » de le faire devant une autorité juridique en ce sens que « le mariage civil permet de résoudre un certain nombre de questions notamment le problème de l’héritage », conseille Nogaye Ndour.
     A ce propos d’ailleurs, Amadou Abdoulaye Diop, chef du département d’Histoire du Droit, reconnaît que « l’héritage pose souvent d’énormes problèmes au sein des familles ». Selon lui, les questions successorales « sont plus aiguës dans les familles musulmanes où le mariage coutumier est de mieux à mieux pratiqué ». C’est pourquoi, en vue d’une meilleure prise en charge de la question, le professeur en Histoire du Droit, exhorte « les populations au mariage civil afin que la situation soit plus ou moins résolue ».
     Nogaye Ndour et Amadou Abdoulaye Diop s’exprimaient ainsi à l’occasion d’une rencontre avec les étudiants de deuxième année du Cesti.

Cette vidéo, extraite à l'émission Wareef de la TFM, démontre à quel degré la question de l'héritage reste épineuse dans un Sénégal en pleines mutations...

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