GENRE AU SENEGAL : Les femmes victimes du poids des traditions

  

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 « Les femmes ne sont pas assez responsabilisées au Sénégal notamment dans les instances de prise de décision », c’est en tous cas ce qui ressort de la communication de la Sociologue Selly Bâ et de la journaliste Ngoudy Dieng, invitées au Cesti pour débattre des questions liées au genre. La condition de la femme sénégalaise est fondamentalement différente de celle de l’homme, selon Mme Bâ, car pendant très longtemps son rôle est intimement lié à la maison. « On a catégorisé les femmes dès le départ en leur attribuant des caractéristiques distinctes de celles des hommes », estime la Sociologue. D’après Selly Bâ, le poids de la tradition est tellement énorme que dans le foyer c’est l’homme qui décide en définissant les attitudes à adopter et les comportements à tenir. L’égalité liée aux questions de genre a des impacts négatifs sur la situation de la femme, note-t-elle.

   Cela explique, poursuit-elle, le fait qu’au Sénégal les femmes sont le plus souvent prises en charge par les hommes. Dans presque tous les aspects de la vie, y compris dans la religion, considère Mme Bâ, la femme est victime de nombreux préjugés, lesquels sont des facteurs bloquants à son plein épanouissement. « Au Sénégal, c’est la société qui assigne des rôles à l’homme et à la femme. Cette division sociale des rôles est souvent préjudiciable à la femme dont ses activités sont généralement réduites au foyer ».

   Pour briser les tabous qui pèsent sur les femmes, Ngoudy Dieng, journamliste au Quotidien, estime que « c’est aux femmes de démontrer leurs capacités si elles veulent que changent leurs conditions peu appréciables ». Les femmes doivent porter le plaidoyer en se donnant davantage de moyens pour montrer, à l’instar des hommes, qu’elles ont aussi des rôles et des idées à faire valoir, s’est défendue la journaliste.