mardi 31 octobre 2017

‘‘Le fonds est venu corriger certaines disparités’’

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Oumar Sall, en marge du Festival Nangadef de Mbirkilane
En novembre 2016 l’Etat du Sénégal a mis en place le fonds de
développement des cultures urbaines dont vous êtes le
coordonateur. Comment est-il né ?
Ce qu’il faut d’abord comprendre c’est que ce fonds est né de l’initiative
des artistes du mouvement hip-hop. Ils se sont réunis pour faire le
plaidoyer de leur art dans la mesure où, avant cette structure, ils ne
recevaient pas, sinon peu, de l’aide de la part des autorités. Ce fonds est
plutôt une idée des acteurs du mouvement hip-hop que l’Etat a
finalement, compte tenu de son importance, mis à œuvre en 2016. Mais
sa philosophie et son mode de fonctionnement ont été discutés par la Direction des Arts du Ministère de la Culture et de la Communication
d’alors. C’est essentiel de noter par ailleurs que l’Etat ne donne que les
moyens ; ce sont les acteurs eux-mêmes qui gèrent la structure.

Quelles sont les raisons de sa création ?


Les raisons de sa naissance sont nombreuses. C’est d’abord appuyer et
accompagner les acteurs des cultures urbaines. C’est un organisme qui
a, entre autres missions, la structuration, la formation, la production de
tous les artistes qui s’activent dans la promotion et la valorisation des
cultures urbaines. Dès son mise en place, l’Etat avait promis de le doter
d’un budget de 300 millions. Aujourd’hui cet engagement est respecté.
Cette somme va ainsi permettre de faciliter la prise en charge des
artistes, surtout sur le plan soutien et formation. Le fonds est venu pour
corriger certaines disparités. A ce propos, tous les acteurs issus du rap,
du cinéma, du théâtre et bien d’autres sont ainsi concernés et peuvent
bénéficier des largesses de ce fonds. Il est crée pour l’ensemble des
acteurs des 14 régions du pays. Cependant, il y a certaines conditions
qui sont posées pour bénéficier de financement.

Justement, quelles sont ces conditions ?


Depuis que nous sommes portés à la tête de cet organisme, nous
n’avons eu de cesse de faire le tour du pays pour parler aux gens sur
son mode de fonctionnement et leur faire comprendre comment il alloue
ses financements. Le fonds de développement des cultures urbaines a,
certes l’ambition d’accompagner les artistes ; mais on ne peut pas aider
sans conditions. Pour recevoir un financement, il faut par exemple être
en mesure de monter un projet qui peut ne pas être rentable, mais fiable.
La personne ou l’entité désirant avoir une dotation doit impérativement
disposer de papier légalement et juridiquement reconnue par les
autorités habiletés à cet effet. La fourchette de l’appui est comprise entre
500 mille à 5 millions de F Cfa. Cette enveloppe couvre la production
d’œuvres matérielles et immatérielles. Les décisions à chaque Appel à
Projet sont officiellement annoncées par un comité composé d’hommes
dont la partialité et l’intégrité sont reconnues par bon nombre de
citoyens. En résumé, les acteurs qui veulent être accompagnés par le
FDCU peuvent consulter le site du Ministère de la Culture. Il y a des
conditions mais elles ne sont pas aussi contraignantes qu’on puisse le
croire.

Il y a beaucoup de voix qui disent que pour bénéficier du FDCU, il
faut avoir des connaissances au sein de la structure. Qu’est-ce que
vous en dites ?

Nous ne pouvons pas commenter sur de simples rumeurs. Nous
sommes une association qui respecte l’égale chance de tous les artistes.
Le fonds n’est pas crée pour quelques individus seulement. Toutes les
régions du Sénégal sont représentées et tout le monde, en ce qui le
concerne, peut bénéficier d’une allocation de la part du FDCU. Il suffit
juste de remplir les critères établis. Soutenir et accompagner les artistes,
en particulier ceux rencontrent plus de difficultés de financement, c’est
ça le rôle et les objectifs que nous assignons. Toutes autres choses ne
sont que détails. Le fonds de développement des cultures urbaines est
une structure honnête et qui n’est là que pour le bien-être des artistes.

Votre lecture sur le Festival Nangadef de Birkilane que vous êtes
venus assister…

C’est une initiative que nous saluons vivement. Nous félicitons

également le directeur de ce Festival, Pape Mbaye, qui est un acteur
culturel clé à Birkilane. Nous avons constaté que ce projet tient
beaucoup à cœur les autorités qui sont venues en masse honorer les
organisateurs et le FDCU. Tous nos remerciements aussi à l’endroit du
maire Fallou Fall. La commune de Birkilane n’est pas réputée être une
terre de culture urbaine mais, malgré cela, le maire a débloqué 1 million
pour soutenir le Festival. Cela démontre qu’il y accorde une attention
particulière. Ce qui m’amène à dire que le hip-hop, en dépit des
préjugés, n’est pas une facétie. Quand les organisateurs du Festival sont
venus nous exposer leur projet, c’est avec fierté qu’on leur a accueillis.
Ils ont par la suite reçu un montant de 5 millions du FDCU. Et l’année
prochaine, par la grâce de Dieu, cette somme pourrait être augmentée.

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