mardi 8 novembre 2016


Inauguration de la centrale de Malicounda, dans le département de Mbour, par le président Macky SALL, le 03 octobre 2106.


Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal, a procédé, Jeudi 3 novembre 2016, à l’inauguration d’une nouvelle centrale solaire photovoltaïque dans la commune de Malicounda, dans le Département de Mbour.

D’une capacité de 22 Mw, la centrale solaire photovoltaïque de Malicounda est le fruit d’un contrat de concession conclu entre la Senelec et Solaria Group, une société italienne.

D’un coût de 22  milliards de FCFA francs, la nouvelle centrale solaire, réalisée dans le cadre d’un partenariat public privé, est constituée de 90000 panneaux solaires. Elle est construite sur une superficie de 100 ha. Cet ouvrage est connecté au réseau électrique de la Senelec via le poste de Malicounda et aura un productible annuel estimé à 36 GWh, soit la consommation d’environ 9.000 ménages.

Selon la vision du Chef de l’Etat décrite dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) et la Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie, le Sénégal a adopté le mix énergétique optimisé. L’objectif visé, à travers ce choix, est de diversifier les sources d’énergie, de réduire à terme le coût du kilowattheure et de sécuriser l’offre de fourniture d’énergie électrique en quantité et en qualité.

Avec la centrale de Malicounda, après celle de Bokhol dans le département de Dagana qui a été inaugurée le 22 octobre dernier par le président de la République, l’énergie propre est devenue une réalité concrète au Sénégal.

Il est prévu, par ailleurs, la mise en service d’une dizaine de centrales photovoltaiques à l’horizon 2019. Il s’agit, notamment, des centrales de Sinthiou Mékhé (29,5 Mw), de Kahone (20Mw), de Mérina Dakhar (29 Mw),  et de 8 autres qui seront implantées à Diass (15 Mw), à Sakal  (20 Mw), à Médina Gounass, Goudiri, Kidira, ainsi qu’à Djirnda et Bétenti dans les îles du Saloum.
                                                                                                                                                     
Lamine DIAGNE

samedi 5 novembre 2016

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Les débats du MONDE AFRIQUE ont lieu à Dakar dans la capitale sénégalaise du 27 au 28 octobre 2016 au Grand Théâtre.

 Le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar Monsieur Ibrahima Thioub, invité du panel sur la situation de l’Ucad après la réforme, plaide pour des formations courtes et professionnelles. Une façon pour lui d’aménager des voies de sortie pour les étudiants afin qu’ils intègrent le marché du travail et reviennent plus tard s’ils le souhaitent et de rompre avec une formation où tout le monde est condamné soit à aller jusqu’au bout ou à se heurter aux dures réalités de l’échec.
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La situation de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, après la réforme sur l’enseignement supérieur au Sénégal intervenue en 2013, a été au cœur des débats organisés par Le Monde Afrique. D’entrée de jeu, le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar devait répondre à une question plus ou moins gênante  de la journaliste du Monde, chargée de conduire le panel. Qui a qualifié ce temple du savoir d’espace surpeuplé avec 80 800 étudiants où sévit une crise quasi permanente et dans lequel l’autorité peine à leur offrir «une chaise et une table». Une description qui n’enchante pas Ibrahima Thioub. «Nous avons plus que des chaises et des tables pour nos étudiants», grommelle-t-il gentiment. Seule­ment, poursuit le recteur, «il faut rappeler que l’université de Dakar est une ville moyenne sans commissariat avec une population en moyenne âgée de 19 à 25 ans. Aucune ville au mon­de ne peut fonctionner normalement avec une telle population et sans commissariat. Nous avons donc des étudiants sa­ges», estime-t-il.

Revenant sur la réforme, le professeur Ibrahima Thioub souligne que la réforme a tardé, d’où les nombreuses problèmes que l’Ucad traverse actuellement. Car pour lui, il faut rappeler que l’Ucad a été la 18ème université française articulée à un background colonial et reconvertie en une université africaine après les indépendances. Il fallait, selon le panéliste, la réformer après les indépendances. «Mais elle n’a jamais été faite. Elle est restée figée dans ses orientations. Ce n’est qu’en 2013, à la suite des concertations sur l’enseignement supérieur, que l’Ucad a connu la réforme», note le professeur d’histoire.

Une réforme qui a suscité de nombreuses résistances aussi bien dans le corps enseignant qu’au niveau des étudiants et qui a plongé l’Ucad dans des crises répétitives. Le recteur dédramatise et comprend la réaction des enseignements et des étudiants. Il évoque le confort de la tradition. «C’est beaucoup plus aisé de se cramponner dans ces certitudes. Mais les défis sont là, la démographie, la cohorte de nouveaux bacheliers qui venaient tous les ans, il fallait leur apporter une réponse. Et entre autres réponses, il y a eu la réforme», indique Pr Ibrahima Thioub
Maintenant, on met l’accent sur les formations courtes et professionnalisantes qui répondent aux besoins du marché de l’emploi. Le recteur de l’Ucad reste convaincu que son institution a fait le bon choix en réformant et en rompant d’avec ce qu’il appelle cette université d’antan qu’il assimile à une autoroute sans bretelle de sortie où tous les étudiants sont condamnés à arriver au bout de leur formation, au risque de se fracasser en cours de chemin. «Ceux-là qu’on appelle les cartouchards qui n’avaient plus d’issue», indique-t-il. Maintenant, avec la réforme, «on a aménagé des voies de sortie pour permettre aux étudiants de suivre des formations courtes, d’aller sur le marché du travail et de revenir s’ils le souhaitent».

Ibrahima Thioub a  enfin plaidé pour que l’université soit ouverte aux réalités du monde de l’emploi. Car pour lui, le temple du savoir doit être au service de notre société. A cet effet, il souhaite un rapprochement entre le Département de chimie de l’université de Dakar et la cordonnerie de Ngaye Mékhé. Selon le recteur l’Ucad, ce département peut apporter quelque chose d’innovant à cette industrie, notamment le tannage du cuir.      

                                                                                                                                    Lamine DIAGNE

lundi 4 juillet 2016

LES PREPARATIFS DE LA  KORITE 2016

LE MARCHE ZINC DE PIKINE VIT LES DERNIERES HEURES DU RAMADAN

La fin du mois de Ramadan se profile à l’horizon laissant libre cours aux préparatifs de la fête de la Korité. Après un mois de diète et de dévotion, la communauté sénégalaise musulmane va, dans deux jours, fêter son Aidel-Fitr (Korité). Au marché Zinc de Pikine (l’un des plus importants de la localité), les populations se préparent activement pour cet évènement.

      La célébration de la Korité est imminente. Les Sénégalais ont la manie de célébrer ce jour à leur guise. Bientôt c’est la fin du Ramadan. Et les préparatifs vont bon train. A Pikine, précisément au marché Zinc sis à Icotaf, les gens préparent la fête chacun avec la bourse dont il dispose. Ce marché très populaire et réputé pour sa forte affluence vit les dernières heures du Ramadan. En ce jour du 5 juillet 2016, les clients sont venus plus nombreux que d’habitude. Sur la route Serigne Mansour qui mène vers le terminus Fadilou Diop, il est très difficile de se frayer un chemin. Chaleur caniculaire, vrombissement de voitures, trafic entrecoupé et embouteillage n’ont pas empêché le commerce et le marchandage. Vêtue d’un boubou wolof rouge, pochette blanche à la main, lunettes noires sur le visage émacié, Soda SALL la trentaine, confie : «je fréquente souvent ce marché surtout dans les grandes périodes de fête car on y vend des tissus de bonne qualité». De loin, elle indique la boutique où elle est habituée à faire ses achats. Dans cette boutique bien achalandée de tissus de diverses couleurs rangés dans des comptoirs superposés, on peut y trouver toute sorte de tissus selon sa préférence.
      «A chaque fois que j’arrive ici je suis toujours plongée dans l’embarras du choix», finit par dire Ndèye Binta NIANG, une cliente rencontrée dans les lieux. Marie DIOUF, quant  à elle avoue, qu’ :«à chaque fois que je quitte chez moi pour venir ici j’ai très souvent en tête le tissu que je vais acheter et mon bilan fixe. Mais à ma présence, je change souvent d’avis car chez Ahmet FALL et Frères (le nom de la boutique) il y a toujours de nouvel arrivage et je suis parfois obligée de dépenser plus que prévu». Interpellé sur sa forte clientèle, Ahmet FALL propriétaire et gérant de la boutique,  argumente : « chez nous les clientes sont toujours bien accueillies. De plus, on leur propose des tissus de meilleure qualité qui nous proviennent pour la plupart de l’étranger. Nous nous approvisionnons en Inde, au Dubaï, au Luxembourg et en Thaïlande». Ce dernier renchérit : «les clientes viennent ces temps-ci très nombreuses parce qu’il y a la Korité qui doit avoir lieu cette semaine. Le mètre de tissu varie selon la qualité de celui-ci. Il y a des tissus qui coûtent entre 5.000, 10.000, 25.000 et même 50.000 FCFA, le mètre».
      Dans ce marché grouillant de têtes humaines, vendeurs, tailleurs et clients partagent la même préoccupation: tirer le meilleur, en perspective de la fête. «Gagnila», dentelle, basin riche et «getzner» sont les tissus en vogue cette année. Alors que chez quelques-uns des commerçants l’on ne se plaint pas. Du côté des tailleurs, «malgré la récurrence des coupures de courant momentanées», reconnait Amadou FAYE qui assure par ailleurs que «tous les engagements envers les clients seront entièrement respectés». «Moi, je ne suis pas de ces tailleurs qui prennent des engagements sans les honorer ou qui prennent les tissus des clients et les vendent ensuite. Pour preuve, ce tissu (indiqué du doigt) que vous voyez son propriétaire viendra le récupérer ce soir à 21 heures et il ne reste que quelques retouches pour finir le complet». D’ordinaire, c’est à 15 heures que le marché Zinc se vide de son monde. Mais aujourd’hui on échappe à cette tradition. Korité oblige! Dans ce plus grand marché de la banlieue, y règne une ambiance de fête. «C’est très difficile de se faire une place, à cette heure de la journée», lance un passant (qui n’est apparemment pas venu faire des achats). Clients, commerçants, tabliers et autres vendeurs envahissent les lieux et y foisonnent.
      Des marchands ambulants, eux, exposent des chausseurs, des sacs et d’autres accessoires sur le trottoir. Samba DIA, jeune vendeur à la sauvette, explique : «la Korité est une bonne opportunité pour nous petits bosseurs de se frotter les mains. Malgré nos accessoires nous parvenons à grappiller une somme plus ou moins conséquente pour passer la fête avec la famille». Juste à quelques enjambées de son étal, Arona SENE âgé de vingt-cinq ans originaire de la région de Fatick, commente : «A chaque fois que nous fêtons la Korité ou la Tabaski, je quitte Fatick où je tiens une petite boutique pour venir à Dakar écouler ma marchandise. L’année dernière à cette période j’étais au marché HLM mais cette année j’ai décidé de venir au marché Zinc car certains amis commerçants m’ont dit qu’ici je peux me faire de bénéfices et je peux avancer que je n’ai pas regretté d’être là». Toutefois, questionné sur son chiffre d’affaire de la journée ce jeune homme préfère répondre tout en esquissant un sourire : «je rends apparemment grâce au Seigneur».
      Sur l’allée de la Sonatel Orange non loin de la station Total, la chaussée «impraticable» en ce début de week-end, est occupée par de nouvelles cantines érigées à l’occasion de la fête. Ibrahima DIENG dit avoir reconnu occuper la place illégalement parce «je ne dispose pas de cantine dans ce marché pour manque de moyens, mais je paie la taxe qui s’élève à 300 FCFA la journée. Pendant les préparatifs pour la Korité, je parviens à m’en sortir. Je me ravitaille au marché Colobane et je viens écouler mes produits à Pikine. Et je me désole du fait que l’on ne fête pas la Korité dix fois l’année». Même si le marché Zinc est pris d’assaut par les clients en ces veilles de Korité, les affaires ne marchent pas encore fort pour certains commerçants. Pour cause, «les gens viennent marchander, mais n’achètent pas», renseigne Oulèye BA, vendeuse de vêtements pour enfant. Elle vend également des pots de fleurs. «Je suis arrivée au marché Zinc de Pikine vers 10 heures mais je n’ai encore rien vendu», se lamente-t-elle. Elle poursuit : «mes marchandises me proviennent de Chine. Je les vends à 1.500 FCFA l’unité et je considère que ce prix est abordable pour la clientèle».
      Les périodes de vente pour la fête riment également avec l’amoindrissement des prix des articles. A l’approche de chaque fête, les commerçants ont coutume de réduire le prix des marchandises. C’est le cas de Fatou DIOP  qui est dans ce marché depuis 2015. «Chaque année, à l’approche des grandes fêtes, je fais de bonnes affaires en misant sur la réduction de mon commerce». A côté de sa boutique, de jeunes commerçants forment un groupe. Ils font l’animation psalmodiant de belles mélopées et ponctuant quelques pas de danse. Tissus, chaussures, sacs, bracelets…sont accrochés ou tout simplement mis par terre. Les clientes se donnent à cœur joie. Dans une des cantines, la possibilité de marchander n’est pas offerte à la clientèle. Chez Pape FALL, par exemple, les prix sont forfaitaires. Mais il y a pour toutes les bourses et les prix varient entre 500 à 8.000 FCFA. La fin du mois de Ramadan est marquée, au Sénégal, par la fête de la Korité qui sera suivie, deux mois environ, par la plus grande fête musulmane, la Tabaski en l’occurrence.
                                                                                                       Lamine DIAGNE


                                                                 

mardi 28 juin 2016

Le O3 Avril 2016 le monde de la finance, politique, sportif et culturel a retenu son souffle après la révélation de la plus grande évasion fiscale que le monde n’ait jamais connu appelé les « PANAMA PAPERS ». Inspiré de la fuite de données de l’armée américaine relative à la guerre au Vietnam dénommée «THE PENTAGONE PAPERS » dossiers secrets de 7.000 pages révélés au public en 1971 par le New-York Times et une dizaine d’autres journaux américains.     Cependant pour mieux comprendre ce que c’est les « panama papers » ?,nous allons essayer de la définir au point suivant.
I) Qu’est-ce que les « panama papers » ?
Les Panama Papers (« documents panaméens » en français) désignent la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant des informations sur plus de 214 000 sociétés offshore ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés. Parmi eux se trouvent des hommes politiques, des milliardaires, des sportifs de haut niveau ou des célébrités. Les chefs d’État ou de gouvernement de six pays — l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Émirats arabes unis, l'Islande, le Royaume-Uni et l'Ukraine — sont directement incriminés par ces révélations, tout comme des membres de leurs gouvernements, et des proches et des associés de chefs de gouvernements de plus de 40 autres pays, tels que l'Afrique du Sud, la Chine, la Corée du Sud, le Brésil, la France, l'Inde, la Malaisie, le Mexique, le Pakistan, la Russie et la Syrie.
Le nom de Panama Papers est une référence aux Pentagone papers de la guerre au Vietnam, nom donné au dossier secret de 7 000 pages révélé au public en 1971 par le New York Times et une quinzaine d'autres journaux américains.
Les documents fournis par un lanceur d'alerte anonyme et non rémunéré (connu seulement sous le pseudonyme de John Doe) remontent aux années 1970 et vont jusqu'à fin 2015, représentant un total de 2,6 téraoctets de données. Initialement envoyées au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung en 2015, les données ont rapidement été partagées avec les rédactions de media dans plus de 80 pays par l'intermédiaire de l'International Consortium of Investigative Journalists(ICIJ) basé à Washington. Les premiers articles sont publiés le 3 avril 2016, accompagnés de 149 documents. D'autres révélations suivront les publications initiales, l'intégralité des sociétés mentionnées par les documents devant être dévoilée d'ici mai 2016.
Ces documents concernent des sociétés extraterritoriales — dites offshore — que la firme Mossack Fonseca a aidé à créer, ou avec qui ses clients ont été en contact. Si dans la législation de la plupart des pays, les sociétés offshore ne sont pas illégales en elles-mêmes, c'est leur usage comme sociétés-écran dans l'évasion fiscale ou le blanchiment d'argent qui l'est.
II) Les auteurs de la révélation du scandale et son contenu
·         Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
·         Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
·         Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.
A quels documents « Le Monde » a-t-il eu accès ?
Comme tous les médias partenaires du Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), Le Monde a eu accès à un peu plus de 11,4 millions de documents, pour un total de plus de 2,6 téraoctets de données. Soit plusieurs décennies de lecture jour et nuit si l’on veut aller d’un bout à l’autre de la base de données – sans compter la complexité de certains dossiers.
La première partie des documents constitue un registre des 214 488 structures offshore créées ou administrées par le groupe Mossack Fonseca entre sa création en 1977 et la fin de l’année 2015. Un registre qui pourrait être public, si le cabinet d’affaires n’était pas abrité dans des paradis fiscaux. Comme dans un document issu du registre du commerce en France, on y retrouve les dates importantes de la structure (création, dissolution), l’identité de l’intermédiaire financier qui est intervenu (banque, avocat fiscaliste) et les noms des actionnaires et administrateurs de la société – qui sont souvent des prête-noms.
A chaque société est également attachée une série de documents sous divers formats (PDF, images, documents Word, présentations Powerpoint, tableurs et même fichiers audio) qui renseignent parfois sur son activité et ses bénéficiaires réels.
Mais l’essentiel de la richesse de la base de données vient d’e-mails et de courriers scannés qui retracent le fonctionnement quotidien du groupe Mossack Fonseca. On y retrouve aussi bien des correspondances internes entre les employés du groupe que les communications avec leurs clients, qui en disent souvent bien plus que les documents administratifs.
Si l’immense majorité des documents sont en anglais (mondialisation des paradis fiscaux oblige), certains sont en français, en espagnol, en chinois et en russe.
Que sait-on de la source des « Panama papers » ?
Le « leak » qui a mis au jour le scandale des « Panama papers » a permis la fuite de millions de documents et données de la firme panaméenne Mossack Fonseca. Elle provient d’une source qui a remis gracieusement au Süddeutsche Zeitung les fichiers de la firme spécialisée dans le montage de sociétés offshore. Pour le protéger, l’identité du lanceur d’alerte n’a pas été divulguée aux médias partenaires du Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) qui ont travaillé sur l’enquête.
L’authenticité des fichiers a toutefois pu être vérifiée à deux reprises, par la Süddeutsche Zeitung et par Le Monde. Plusieurs fractions de ce « leak », parcellaires et plus anciennes, avaient été vendues aux autorités fiscales allemandes, américaines et britanniques au cours des dernières années, une procédure qui est devenue relativement habituelle, notamment en Allemagne. La France fait ainsi partie des pays qui se sont vus proposer l’achat d’une partie des « Panama papers ». Outre-Rhin, les investigations sur la base de ces documents ont donné lieu à une série de perquisitions en février 2015 contre des banques allemandes soupçonnées de complicités de blanchiment et de fraude fiscale. La Commerzbank, deuxième établissement bancaire d’Allemagne, a accepté en octobre 2015 de payer 17 millions d’euros d’amende pour avoir aidé certains de ses clients à frauder le fisc avec l’aide de sociétés enregistrées par Mossack Fonseca.
Comment « Le Monde » a-t-il effectué ses recherches ?
La technologie a rendu possible l’exploration de cette masse immense de données. L’ICIJ a mis à la disposition du journal des outils performants pour effectuer des recherches dans les « Panama papers » (y compris les documents scannés, grâce à un système de reconnaissance textuelle). Un moteur de recherche les a permis de naviguer plus facilement au sein des données, en partant d’un nom, d’une société ou d’une expression.
Pour faire face à une telle base de données, il existe deux types d’approche. La première est lancer une recherche à partir de termes qui peuvent permettre de tirer un premier fil. Par exemple, on regarde ce que met au jour le terme « passeport français », en espérant que la recherche pointe vers un nom connu, vers une société, vers une piste potentielle. On peut aussi rechercher des termes du jargon de Mossack Fonseca, comme « PEP » (« personne politiquement exposée »), « UBO » (« bénéficiaire économique ultime ») ou encore « Due Diligence » (vérification de l’identité du client).
La seconde approche, plus méthodique, requiert de créer des listes en amont. Plutôt que de rechercher « parlementaire français », il s’agit de récupérer la liste complète des parlementaires français, sur les sites de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Parlement européen, et de lancer une recherche systématique grâce aux outils mis en place par l’ICIJ.
Ainsi, outre une recherche méthodique sur les parlementaires français et européens, la rédaction du journal « le monde » a épluché la liste Challenges des 500 Français les plus riches (et son corollaire à l’international, la liste Forbes), les organigrammes des principaux partis politiques français, la liste des ministres français depuis les années 1980, les administrateurs du CAC 40, les personnalités préférées des Français, les personnes citées dans des affaires politico-judiciaires depuis 2000, les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier ou encore les joueurs de l’équipe de France de football. Sans oublier les noms des actionnaires du Monde, qui ont été inclus dans ces recherches.
Quand un nom ou un thème présentait de l’intérêt en apparaissant dans la base de données, il a encore fallu s’atteler à décrypter toute la correspondance afférente à la coquille offshore visée. Quand une même personne détient cinq sociétés différentes dans autant de juridictions pour créer des montages financiers complexes, le temps de recherche et d’analyse pour comprendre les tenants et les aboutissants est exponentiel.
III) Contexte de la révélation du scandale financier d’évasion fiscale à dimension planétaire
Mossack Fonseca est un cabinet d'avocats panaméens créé en 1986. Il résulte de la fusion du cabinet fondé en 1977 par Jürgen Mossack et de celui de Ramón Fonseca Mora. Les services offerts par la firme incluent la création de sociétés dans des juridictions extraterritoriales (offshore), la gestion de ces sociétés et une multitude de services liés à la gestion des grandes fortunes. La firme compte plus de 500 employés répartis dans plus de 40 bureaux autour du monde. Elle a eu pour clients plus de 300 000 entreprises, la plupart étant déclarées au Royaume-Uni ou dans les paradis fiscaux britanniques.
Le cabinet travaille avec les institutions bancaires les plus importantes du monde, comme la Deutsche BankHSBC, la Société générale, le Crédit suisseUBS et Commerzbank. Avant la fuite des Panama Papers, Mossack Fonseca était décrite par plusieurs médias comme une société « extrêmement discrète [sur ses activités]», « leader de la finance offshore au Panama13 » et « 4e plus grosse firme de droit offshore du monde». Un article de Australian Broadcasting Corporation explique :
« Utilisant un système complexe de sociétés écran et de trusts fiduciaires, les services de Mossack Fonseca permettent à ses clients d'opérer derrière un mur de secret presque impénétrable. Son succès repose sur un gigantesque réseau de comptables et de banques prestigieuses qui embauchent la firme pour gérer les finances de leurs clients les plus fortunés. Les banques sont les principaux moteurs derrière la création de sociétés difficiles à tracer basées
dans les paradis fiscaux.
L'essentiel du travail du cabinet est légal et anodin. Mais pour la première fois, la fuite nous emmène au cœur de son fonctionnement intrinsèque et nous offre un aperçu rare sur des opérations offrant à ses clients véreux une grande liberté de manœuvre »
IV) Les perspectives des « panama papers »

L’analyse des millions de documents issus de la firme panaméenne Mossack Fonseca mettant au jour l’ampleur de l’évasion et de la fraude fiscale, n’a pas seulement créé une onde de choc internationale. Elle a aussi confirmé l’entrée du journal dans la mondialisation et la collaboration transfrontalière entre rédactions. Tout dans « panama papers »appelle les superlatifs. Plus grande fuite de l’histoire du journalisme(2,6 téraoctet de données ou 2600 G.O, soit plus de 11.5 millions de documents accumulés, 1000 fois plus que les « câbles diplomatiques » révélés par Wikileaks, c’est aussi le scoop par le plus grand nombre de journalistes « 370, issus de 109 médias, dont une vingtaine au Monde ».Qui ont travaillé secrètement pendant presque 1 an de juin 2015 à Avril 2016. A rebours de l’investigation classique, l’I.C.I.J a bâti un réseau planétaire qui dépasse la concurrence parfois féroce que se livrent les organes de presse. Avec les « panama papers » le consortium l’international a su créer une « news room » mondiale portée par un intérêt commun plus soucieux du succès collectif que de l’échappée individuelle. C’est ainsi 370 journalistes ont pu garder le secret pendant tout l’enquête, sans être tentés de briser l’embargo, fixé au dimanche 03 Avril 2016 dans la soirée. Il en a résulté une formidable caisse de résonance tant de scoop a été divulgué, repris comme en échos par une centaine de médias étrangers. Partages, confiance et confidentialité : ces à ces trois conditions, associées à des mois d’enquêtes acharnés qu’a pu naître le succès des « panama papers ». L’opération a créée l’événement dans la communauté journalistique mondiale, en démontrant les effets vertueux d’une démarche concurrentielle. Pour un métier qui se réinvente sans cesse au contact des nouvelles technologies, ce « journalisme de partage » ouvre des perspectives inédites. Au-delà des « leaks », cette approche pourrait encourager d’autres types d’échanges et de mise en commun de données au profit de l’information. Portée par le « big data », la révolution du journalisme collaboratif n’en est sans doute qu’à ses tout débuts. 

samedi 25 juin 2016

                                  

                                

P
lus de 14 siècles après sa naissance dans la péninsule arabique, l’Islam est devenu la  religion qui suscite le plus de controverse dans le monde entier. Cet état de fait est la conséquence des nombreuses interprétations auxquelles cette religion est soumise. Voilà donc un prétexte qui justifie amplement l’intérêt particulier que présente l’étude de l’histoire des différents courants qui constituent l’Islam.
Parmi ces tendances, le soufisme. Il retient singulièrement l’attention par son coté mystique et philosophique. Décrié et déprécié  par certains gens de la voie, le soufisme reste toutefois ignoré du grand nombre qui ne saisit pas assez sa quintessence : la <<haqiha>>.
Le soufisme a une histoire et une trajectoire qui l’amène jusqu’en Afrique noire où il compte bon nombre de ses adeptes. De l’Egypte au Soudan en passant par le Nigéria, le soufisme ou l’islam confrérique s’est étendu en Afrique par le biais de confréries comme la Tidjania, la Qadriya, La Karkaria, la Mouridiyya... Au Sénégal, la majeure partie de la communauté musulmane (94% de la population) est affiliée à ces différentes confréries. Assez méconnu mais très bien suivi, le soufisme à travers les confréries occupe une place importante dans la vie socio-politique des sénégalais.

                           

I/ Le Soufisme, courant de L’Islam sunnite
A l’instar de toutes les religions révélées, l’Islam connait des divergences d’interprétation survenu après la disparition du Prophète Mouhamed(Psl) en 632 sur le calendrier Grégorien. Deux principaux courants se revendiquent aujourd’hui de l’Islam authentique : le Chiisme et le Sunnisme.
Après le rappel à Dieu du prophète, le problème de sa succession s’était posé. Pour les chiites, le Khalifa revenait d’office à Ali gendre et cousin du prophète tandis que pour les sunnites qui étaient plus nombreux, il fallait faire valoir le droit d’ainesse  qui allait consacrer Aboubakr comme 1er khalife de l’Islam. Les chiites se disent donc suivre la lignée du prophète qui est sacrée au moment où les sunnites se consacrent à perpétuer la tradition prophétique appelée souna. 
Au sein maintenant de l’islam sunnite, on retrouve entre autres orientations le salafisme et le Soufisme.
Le Soufisme se définit comme un ésotérisme mystique qui se base sur deux piliers fondamentaux : la charia (loi islamique) et la haqiha (vérité intérieure). Mais ce qui fait la particularité du Soufisme c’est la haqiha. Elle est une quête de rapprochement de Dieu. Islam, Imane et Ikhsan sont les trois degrés de la religion. Et à propos de Ikhsan (bienfaisance) qui est le cœur du soufisme, un hadith rapporte que l’Ange Gabriel a enseigné au prophète Mouhamed(Psl) l’Ikhsan en ces termes « …c’est que tu adores Dieu comme si tu Le voyais, car certes si tu ne Le vois pas, Lui te voit».  Le grand maitre Imam Malik ajoute à ce sujet <<Celui qui étudie la jurisprudence (tafaqaha) et n'étudie pas le soufisme (tasawwuf) est un pervers (fâsiq); et celui qui étudie le soufisme et n'étudie pas la jurisprudence est un hérétique (zindîq); celui qui allie les deux, atteint la vérité ou est le parfait réalisé (tahaqqaqa)>>. Cette assertion venant d’un éminent maitre a certainement titillé la curiosité intellectuelle de beaucoup de musulmans. La quête de la perfection par la connaissance a poussé bon nombre de précurseurs à emprunter ce sentier mystique.

II/ La Gnose par le Soufisme
Le prophète Mouhamed (Psl) dans un hadith a dit << quiconque se connait soi-même, connait son Seigneur>>. Et dans la religion musulmane, le Soufisme est la branche qui s’intéresse le plus à l’intimité l’être ou la proximité qu’il doit y avoir entre le serviteur et son Seigneur. Dans un hadith divin dans lequel Allah (Swt) dit<< Connaissez-moi avant de m’adorer, car si vous ne me connaissez pas comment allez-vous m’adorer ?>>. Voilà donc deux hadith qui justifient pleinement la nécessité du soufisme ou d’un quelconque moyen susceptible de d’éclairer la lanterne du croyant musulman. Le seul but du soufisme est donc d’amener le moutaçawif (aspirant) à la connaissance de Dieu qui passe par soi-même. Cette connaissance devrait amener l’aspirant au plus degré de la Tawhid qui consiste à adorer Dieu exclusivement <<… Quiconque, donc, espéré rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur>> Surate18, verset110.
Toutefois, le Soufisme est une voie assez difficile à suivre. L’aspirant à la connaissance suprême appelée gnose est tenu de se mettre sous la tutelle d’une personne apte à lui indiquer la voie adéquate. L’endurance, la sobriété, l’abnégation sont les qualités indispensables à l’acquisition de cette connaissance. Car la Tarbiya (éducation spirituelle) met en épreuve l’aspirant en le privant de toute cho…se qui pourrait l’orienter dans le mauvais chemin. Il s’agit donc d’interrompre toutes les attaches terrestres par le Zikr ou invocations permanentes des noms divins auquel s’ajoute la méditation sur le Seigneur, sa toute-puissance mais surtout sur soi-même. Ceux qui sont déjà passé par cette voie (Tarbiya) sont appelés les initiés, les gnostiques.
Les gnostiques ont la particularité d’être souvent stigmatisés pour ne pas dire craints par les non-initiés. Cette marginalisation est due aux propos qu’ils tiennent lorsqu’ils sont dans un état de fusion de l’âme dans l’Unicité de Dieu. Cet état appelé Fana’a fi lah (extinction en Allah) qui généralement ne dure pas longtemps est le passage obligé pour traverser par tout soufi digne de ce nom. C’est dans cette situation que le grand maitre Mansur al-Hallaj avait dit <<ana AL-haqq>> ou << je suis la Vérité(Dieu) >>. C’est à cause de ces propos qu’il a été condamné à mort et exécuté par ses frères musulmans qui l’on jugé avec la charia or dans la Haqiha, ce genre de discours extatique est connu et admis.
Apres l’extinction dans le divin, le désormais gnostique acquiert la connaissance qui le lie intrinsèquement à son Seigneur. Ce savoir et appelé Mahrifatu bilahi et la personne qui le possède est appelé Arif bilahi. L’apaisement ou baqa’a est l’état qui vient après la Fana’a. Ce ‘’retour sur terre’’ permet à l’initié de pouvoir vivre harmonieusement avec ses semblables tout en étant très diffèrent d’eux.

III/ Le Soufisme au Sénégal
Malgré le poids de l’islam confrérique dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, le soufisme est très méconnu au Sénégal. Et pourtant les plus grandes rencontres religieuses du pays à savoir le Grand magal de Touba et le Gamou de Tivaouane se tiennent dans des localités rendues populaires par de grands maitres soufis comme Cheikh Ahmadou Bamba et El-Hadj Malick SY.
La majeure partie des musulmans de ce pays sont des adeptes du Mouridisme et de la Tidjania. Deux confréries qui sont fortement encrées dans le soufisme pur dès les origines.
Le cas du Mouridisme : Le terme « mouride » dériverait du verbe Irâda, puis de murīd qui signifient respectivement « la volonté » et « celui qui veut », « celui qui aspire à », sous-entendu en quête de l'agrément de Dieu (Mouridulahi). Cette confrérie fondée par Cheikh Ahmadou Bamba à fait parlé d’elle dans tout le pays notamment avec le disciple Cheikh Ibrahima Fall. Ce dernier a révélé une grande connotation soufie dans le Mouridisme. Par sa haute station, il avait délaissé la prière et le jeûne pour se consacrer uniquement au Zikr qui est l’élément de base du Soufisme. Cheikh Ibrahima qui est désigné par cheikh Ahmadou Bamba comme le chemin qui mène à la gnose (babul mouridina), est très connu, mais pas suivi où alors mal suivi. La plupart des disciples mourides aujourd’hui suit cette confrérie tout en ignorant de ses fondements soufis qui expliquent son nom (Mouridiyya ou voie qui mène à Dieu). C’est devenu comme une tendance que d’être mouride. Artistes, lutteur, citoyens lambda nombreux sont ceux qui se revendiquent de cette confrérie.
Cependant une partie de cette confrérie semble toujours rester dans les fondements soufis du Mouridisme. C’est un petit nombre  avec comme tête de fil Cheikh Moussa Cissé qui est un disciple mouride. Les discours que tiennent les disciples de Cheikh Moussa Cissé sont très proches de ceux des premiers mourides. Ils sont appelés Yalla-yalla (Allah-Allah)  parce qu’ils ne parlent que de la connaissance de Dieu (Mahrifa) et à la fusion de l’être dans l’unicité divin. Et à l’instar des premiers soufis, ils parlent souvent de choses qui ne tombent pas sous le sens, par conséquent, ils sont stigmatisés et repoussés. Et naturellement ils sont très attachés au Zikr et à la méditation. Ils font la Tarbiya comme indiqué plus haut et appellent à la gnose.
A l’instar de la confrérie Mouride, la Tidjania au Sénégal souffre du même mal. Des millions de gens se disent disciples tidjane or ils ignorent l’aspect mystique qui est à la base de cet ordre religieux. Toutefois, une partie de cette communauté appelle elle aussi à la connaissance de Dieu (Mahrifa) : cette frange à pour maitre Cheikh Ibrahim Niass. Ce grand maitre de la Tidjania est bien connu au-delà des frontières du Sénégal. Ses disciples ont un discours à forte teneur d’ésotérisme et ils sont mieux acceptés dans la société sénégalaise contrairement aux Yalla-yalla.
Voici donc la situation du soufisme au Sénégal. Une voie qui à travers les confréries compte des millions d’adeptes toutefois, elle est ignorée dans ses principes et ses fondements par le plus grand nombre.

IV/ Soufisme et extrémisme religieux

Le soufisme est défini par les plus éminents maitres soufis comme Amour. L’Imam Al-Ghazali a dit à ce sujet  « Aimer Dieu est l’ultime but des stations spirituelles et le plus haut sommet des rangs de noblesse. Il n’est de station au-delà de celle de l’amour qui n’en soit un fruit et un corollaire ». Ainsi, la violence se trouve-t-elle exclu du champ de l’ésotérisme. Le grand maitre  Ibn Arabi ajoute « Sache que la station spirituelle de l’amour est une station très insigne, et que l’amour est à l’origine de l’existence ». Dès lors, le soufisme s’inscrit en faux contre le terrorisme au nom d’Allah.  On remarque au Sénégal que la question de la radicalisation ne se pose pas comme au Nigéria. Cela est dû à la prépondérance des confréries soufies dans toute l’étendue du pays. Bien que le Soufisme soit  mal connu en tant que ésotérisme et quête de la gnose, il constitue un bouclier indispensable à la stabilité confessionnelle au Sénégal. L’islamologue Bakary Samb a dit à ce propos << Au Sénégal, les confréries soufies restent encore un rempart contre l’extrémisme violent. >>.  
Cependant il est recommandé de faire mieux connaitre le Soufisme aux disciples des différentes confréries au Sénégal. Le radicalisme doit être combattu  par l’éducation et non par les armes. Il faut rendre accessible la pensée soufi qui est parfois confiné dans un langage plus ou moins fermé.  
Pour finir, un poème extatique de l’Emir Abd El-Kader qui témoigne du mysticisme soufi et du haut degré de Tawhid (culte exclusif d’Allah) des Soufis.

Je suis Dieu, je suis créature
Je suis Dieu, je suis créature; je suis Seigneur, je suis serviteur
Je suis le Trône et la natte qu'on piétine; je suis l'enfer et je suis l'éternité bien heureuse
Je suis l'eau, je suis le feu; je suis l'air et la terre
Je suis le "combien" et le "comment"; je suis la présence et l'absence
Je suis l'essence et l'attribut; je suis la proximité et l'éloignement
Tout être est mon être; je suis le Seul, je suis l'Unique.